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Dans l’Avesnois, une chaudière pour transformer le bois du bocage en énergie

Les charmes têtards traditionnels du bocage avesnois, photo Frédéric Douard

Frédéric Szamrylo est producteur laitier à Boulogne-sur-Helpe dans le Parc Naturel Régional de l’Avesnois dans le département du Nord, la région de production du fromage Maroilles. Cette région se caractérise par un bocage relativement bien conservé, associant haies basses et arbres taillés en têtards, principalement des charmes. Ces haies bien fournies en biomasse, outre le fait de fournir des clôtures aux pâturages, de protéger les animaux des intempéries, d’apporter du fourrage complémentaire l’été et de drainer des sols bien humides dans la région, ont fourni depuis des siècles l’énergie de chauffage aux nombreux agriculteurs. Ces dernières années, en grande partie de par les contraintes de temps dans les exploitations laitières, nombre d’agriculteurs passent de la bûche au bois déchiqueté.

Maison d’habitation avesnoise de M. Szamrylo, photo Frédéric Douard

Frédéric doit entretenir 16 km de haies sur son exploitation. Avant d’avoir fait le choix du bois déchiqueté, cet entretien, par lequel il produisait du bois bûche et brûlait les petites branches, occupait deux personnes à temps plein durant presque deux mois chaque année. Il produisait alors 100 m3 apparents de bûches (MAB) par an dont une bonne partie était commercialisée. Avec le bois déchiqueté, il a mécanisé le travail et arrive au même résultat mais en 3 jours seulement à deux personnes ! Il réalise ainsi la taille de 800 m de haie par année, comprenant des haies basses et une centaine d’arbres têtards de 15 ans de repousse (grossièrement le linéaire divisé par 15 ans pour effectuer un cycle sur toute l’exploitation tous les 15 ans). Ces 3 journées se décomposent ainsi :

  • une journée de coupe au lamier, à la scie-sabre et à la tronçonneuse.
  • une journée de placement des bois en tas, avec un tracteur télescopique équipé d’un godet  preneur.
  • une journée de déchiquetage sur prés, de débardage et d’emplissage du stockage.

Plaquette bocagère de M. Szamrylo, photo F. Douard

Frédéric fait appel à un prestataire pour le déchiquetage, la société Agribois de Montbrehain en l’occurrence. Ceci lui permet d’une part de passer tous les diamètres grâce à une machine de forte puissance, et de ne pas devoir trop fractionner les têtes d’arbres notamment. La coupe au tracteur (Lamier et scie-sabre) est quant à elle effectuée par M. Palade de Buironfosse.

Grâce à cette organisation, le gain de temps est considérable par rapport aux chantiers manuels : trois jours au lieu de deux mois ! Ceci permet en plus de sortir 200 m3 apparents de plaquettes (MAP) par an alors qu’avant Frédéric ne sortait que 100 MAB de bûches. Or, ces 100 MAB de bûches ne correspondent qu’à 133 MAP de plaquettes, donc le gain à ne pas brûler les petites branches est de 67 MAP de plaquettes par an, soit une production de combustible accrue de 33% avec la même ressource de départ.

Et Frédéric de s’exclamer « Quand je vois des gens qui brûlent encore leurs branches, je me dis : encore des gens qui brûlent leurs sous ! ».

La chaudière Hargassner de M. Szamrylo, photo F. Douard

Avec les plaquettes Frédéric a, plus encore qu’avec les bûches, trop de production par rapport à ses besoins, et le surplus est donc commercialisé ou utilisé en litière dans l’exploitation en substitution de la paille lorsque celle-ci est chère. Car ses besoins sont relativement limités : il s’agit de chauffer sa maison d’habitation et de fournir l’eau chaude à la salle de traite. Pour cela Valérie et Frédéric Szamrylo ont opté pour une chaudière automatique Hargassner. Leur chauffagiste, Didier Fauchart des Ets Caullery à Clairefontaine, en ayant déjà placé plusieurs, a pu leur conseiller cet équipement dont tous les clients précédents étaient fort satisfaits.

Il s’agit d’une chaudière de 45 kW avec production d’eau chaude sanitaire, à allumage et décendrage automatiques, de manière que les désormais seules préoccupations de la famille Szamrylo ne sont plus que de remplir le silo 2 à 3 fois par an au tracteur et de vider le cendrier de 30 litres une fois par semaine en pleine saison de chauffe. Que ce soit pour l’entretien des haies, la préparation du combustible ou le suivi de la chaudière le plus grand bénéfice de cette opération est le gain considérable de temps pour l’exploitation, qui peut être consacré à d’autres tâches.

Et quand les voisins intrigués demandent « Elle marche votre nouvelle chaudière ? », les Szamrylo répondent avec humour « On ne sait pas, on ne va jamais voir ! ».

Daniel Gondry, Hargassner Nord, montrant un réglage à M. Szamrylo à gauche, photo F. Douard

Parmi les gains, n’oublions pas le gain économique, puis que l’exploitation et la maison d’habitation étaient jusqu’à 2010, chauffés avec une chaudière fioul et un poêle à bois : l’installation sera amortie au bout de seulement cinq ans grâce aux subventions, mais elle aurait pu s’amortir aussi sans subvention sur une durée de neuf années, ce qui reste cohérent pour un équipement appelé à fonctionner au moins 25 ans.

Contacts :

  • L’usager – VENTE DE PLAQUETTES : Earl Szamrylo : Frédéric Szamrylo – earl.szamrylo@orange.fr

Frédéric Douard, en reportage à Boulogne-sur-Helpe

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