Lien de bannissement

Les professionnels du chauffage au bois demandent à maintenir la possibilité de changer une chaudière fioul par une bois sans DPE

Chaudière à granulés de bois, photo Morvan

À l’occasion du salon INTERCLIMA, l’association Propellet, avec tous les acteurs de la rénovation énergétique et de l’énergie, alerte dans une lettre ouverte le gouvernement sur la baisse très importante des travaux de rénovation énergétique en 2024, et en particulier des changements de chaudières fossiles pour des solutions décarbonées bois ou PAC.

Pour espérer tenir les objectifs français de réduction des émissions de GES du secteur du bâtiment et ne pas mettre en péril toute la filière de fabrication et de pose des équipements de chaleur renouvelable, il faut prolonger à fin 2025 le maintien de la rénovation par gestes, sans DPE obligatoire, et surtout conserver le budget alloué à l’ANAH pour MaPrimeRénov’.

Il faudra également très rapidement engager avec les professionnels un travail de simplification du dispositif MPR, décourageant pour les artisans RGE qui se détournent des travaux de rénovation qui demandent des démarches administratives liées aux aides lourdes et risquées.

Voici le contenu de la lettre ouverte au gouvernement français :

Monsieur le Premier Ministre,

« En 2025, il faut maintenir la possibilité de changer sa chaudière fioul par une chaudière bois sans obligation de réaliser un DPE », Thomas Perrissin Vice-Président du SFCB, organisme co-signataire de la Lettre.

En tant qu’acteurs de la rénovation – énergéticiens, entreprises du bâtiment, fabricants et distributeurs professionnels d‘équipements et matériaux, bailleurs sociaux, syndics, gestionnaires de biens, notaires, maîtres d’ouvrage et maîtres d’oeuvre, nous souhaitons attirer votre attention sur le dispositif MaPrimeRénov’. En l’absence à court terme d’une stratégie plus globale pour dynamiser le secteur et dans l’attente d’un travail à mener de simplification des parcours de rénovation pour les particuliers et les professionnels, nos organisations appellent au maintien, a minima, des mesures d’ajustement actuellement en vigueur.

Ces mesures s’appliquent depuis le 15 mai dernier suite aux modifications mises en place pour corriger la réforme du 1er janvier 2024 (décret 2024-249 et arrêté du 21 mars 2024), et répondre à l’effondrement des travaux de rénovation qui pénalise l’activité du secteur et la réussite des objectifs environnementaux. Or, si rien n’est fait réglementairement, ces ajustements prendront fin au 31 décembre 2024.

Si nous partageons l’ambition générale d’accroître des travaux coordonnés dans le cadre de rénovations d’ampleur, la fin brutale de l’aide sur les monogestes a fortement ralenti la dynamique engagée (-56% sur les monogestes au 1er semestre, qui constituent 87% des actions de rénovation). Sachant par ailleurs que la rénovation par geste ne concurrence en rien la rénovation globale.

Depuis sa création, le dispositif MaPrimeRénov’ a permis à 2 millions de foyers d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs logements, en contribuant à la réduction de leurs factures et à la lutte contre le réchauffement climatique. Un retour à la reforme initiale du début 2024 mettrait en péril la trajectoire de massification envisagée. Pour investir, les Français ont besoin de lisibilité.

Les conséquences seraient également désastreuses pour le secteur, à la fois pour les entreprises artisanales du bâtiment et PME spécialisées qui subissent déjà la chute du marché de la construction neuve, et pour les industriels et distributeurs professionnels, qui, sans visibilité, ne pourront poursuivre leurs investissements dans le cadre de l’industrie verte tant en matière de recrutement que de développements techniques et commerciaux. En parallèle, les gains de pouvoir d’achat liés à la réduction des factures énergétiques ne se concrétiseront pas pour de nombreux ménages et les objectifs de décarbonation de la France ne seront pas atteints pour le bâtiment.

De manière générale, l’instabilité nuit à la volonté de massification exprimée par les gouvernements successifs, à laquelle répond la complémentarité des monogestes et de la rénovation globale. C’est pourquoi nous vous demandons de prolonger et de pérenniser les mesures qui s’appliquent depuis le 15 mai 2024. La prolongation des règles en vigueur au-delà du 31 décembre 2024, qui est d’ordre réglementaire et n’est en rien incompatible avec l’agenda budgétaire, conditionne notre capacité collective à tendre vers une transition écologique dans le bâtiment.

Organismes co-signataires de la Lettre de Propellet France au Premier Ministre

Informations de contact de Propellet

logo Propellet

Propellet France
229 Rue Joseph Fontanet – Batiment C FR-73000 Chambéry
+33 479 70 44 28
@ Contactez-nous par email : info@propellet.fr

Vous aimerez aussi...