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Un Français sur quatre se chauffe au bois : l’avis de l’ADEME en 2023

poêle

Cuisinière moderne à bois, photo La Nordica Extraflamme

Pour les Français, le chauffage au bois revêt différentes formes d’utilisation, chacune avec des équipements spécifiques : cheminées, inserts, poêles convecteurs, poêles à accumulation, cuisinières, chaudières à bûches ou à granulés. Dans les logements collectifs, ce sont des chaufferies automatiques centralisées qui s’approvisionnent en bois déchiqueté issus de la forêt, des scieries, du recyclage, de l’élagage urbain ou du bocage.

En France, Le bois-énergie est la première source d’énergies renouvelables, représentant 33% de la consommation d’énergie primaire issue de sources renouvelables, largement devant toutes les autres énergies renouvelables. Au-delà d’être une énergie renouvelable, le bois-énergie présente de nombreux atouts : il contribue à l’indépendance énergétique et à l’amélioration de la balance commerciale nationale grâce à la baisse des importations des énergies fossiles ; il génère des emplois difficilement délocalisables ; il assure une meilleure maîtrise de la facture énergétique des ménages, le coût des énergies renouvelables étant globalement moins volatile que celui des énergies fossiles.

Le bois-énergie, une filière en amélioration continue pour réduire ses impacts sur l’environnement

La chaleur produite à partir de bois peut générer, par des pratiques inadaptées, des impacts sur l’environnement auxquels on sait aujourd’hui apporter les solutions.

La contribution à l’atténuation du changement climatique : tout au long de leur vie, les arbres absorbent et stockent du carbone. Pour cette raison, le bois-énergie est souvent associé à la notion de neutralité carbone. Pour autant, plusieurs études scientifiques, montrent que la contribution du bois-énergie à l’atténuation du changement climatique dépend du type de ressource utilisée et des pratiques forestières. Selon les pratiques, le bilan carbone du bois énergie peut s’améliorer ou se dégrader. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, le bilan carbone reste bien supérieur à celui des énergies fossiles.

L’impact sur les écosystèmes, la qualité des sols et l’érosion de la biodiversité : les pratiques sylvicoles, notamment liées à la mécanisation des chantiers, et le prélèvement de certaines parties de l’arbre riches en nutriments, doivent être raisonnés en fonction de la sensibilité des milieux pour préserver la qualité des sols. Par ailleurs, les coupes rases, qui représentent entre 1 et 2 % de la surface coupée chaque année en France, sont réalisées comme conclusion de pratiques sylvicoles pour la production de bois d’oeuvre, la production de bois-énergie n’était qu’une conséquence.

Concernant les émissions de particules fines, elle reste importante lors de l’utilisation de foyers ouverts ou d’appareils anciens, ainsi que lors de l’usage de bois non suffisamment sec. En France, bien que ces émissions aient réduit de moitié depuis 1990 du fait du renouvellement des anciens équipements de chauffage individuel par des installations plus performantes, en particulier à granulés, le bois-énergie reste la principale source des émissions annuelles de particules fines PM2,5, à hauteur de 64%. Le chauffage individuel au bois est responsable de près de 98% de ces émissions, car une part significative du parc en parce n’a as encore été remplacée pour des équipement modernes. Pour ce qui est des chaufferies industrielles et collectives à bois, elles sont très faiblement émettrices car soumises à des normes très strictes.

Dans son dernier AVIS sur le bois-énergie, l’ADEME fait des propositions

Sur l’origine du bois et les pratiques sylvicoles :

  • Améliorer la traçabilité du bois forestier ;
  • Favoriser les pratiques sylvicoles permettant d’augmenter la production de bois-énergie tout en optimisant les stocks de carbone en forêt ;
  • Privilégier les pratiques favorisant la résilience des peuplements forestiers et réduisant les risques face aux impacts attendus du changement climatique.

Réduire les consommations d’énergie fossile du parc de bâtiment :

  • Renforcer l’isolation des bâtiments, ce qui permet de réduire les besoins de chauffage ;
  • Accélérer le remplacement des appareils fonctionnant aux énergies fossiles (fioul, gaz naturel liquéfié, gaz) par des énergies renouvelables performantes, dont le bois-énergie.

Pour limiter les émissions polluantes du bois-énergie :

  • Accélérer le remplacement des appareils anciens et des foyers ouverts par des appareils performants ;
  • Mieux former les professionnels de l’installation et les utilisateurs aux bonnes pratiques ;
  • Dans les zones couvertes par un plan de protection de l’atmosphère, éviter d’installer de nouveaux appareils de chauffage au bois bûche, sauf lorsqu’il s’agit de remplacer des appareils anciens et des foyers ouverts par des équipements performants. Cette préconisation doit toutefois tenir compte du fait que le chauffage individuel au bois reste l’une des solutions les moins chères pour se chauffer. La situation des ménages récoltant leur propre bois et / ou en situation de précarité énergétique doit ainsi être examinée spécifiquement.

>> Télécharger l’AVIS 2023 de l’ADEME sur le chauffage au bois

Frédéric Douard




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