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En 2022, pour ses 40 ans, Cogra atteint une capacité de production de granulés de bois de 200 000 tonnes par an

Le site de production de Craponne-sur-Arzon en Haute-Loire, photo Cogra

Pour répondre à la croissance du marché du granulé de bois en France depuis 2005, de nombreux investissements ont été réalisés dans la filière de production, par de nouveaux acteurs, mais aussi par des acteurs historiques comme Cogra qui ont progressivement accru leurs capacités.

Les débuts de l’histoire

L’aventure du granulé de bois en France débute suite au premier choc pétrolier de 1973-74 dans des coopératives agricoles spécialisées dans la déshydratation et la granulation d’aliments pour le bétail. Elles utilisent alors leur outil de travail pour produire des granulés combustibles, à partir de sciure de bois et parfois aussi à partir de paille, pour leurs propres besoins énergétiques ou pour les besoins des agriculteurs sociétaires. Certaines commercialiseront cette nouvelle production vers des chaufferies collectives ou industrielles, l’objectif étant alors de proposer une alternative purement économique aux combustibles fossiles dont les prix avaient flambé, à cause d’une guerre, une situation économiquement anxiogène et comparable à celle d’aujourd’hui. Mais cette fois-là, les producteurs français ont pu faire cocorico, car sans pétrole et avec des idées, ils ont initié cette alternative au même moment que d’autres l’ont fait en Suède ou aux États-Unis, mais sans retard et sans forcément prendre exemple sur eux.

L’usine historique Cogra 48 à Mende, ouverte en 1982, photo Cogra

Une deuxième vague de producteurs verra le jour dans les années 80 suite au deuxième choc pétrolier de 1979-80, consécutif à la révolution iranienne. Cette fois, ce sont des entreprises dédiées uniquement à cette production qui arrivent sur le marché, toutes situées dans la moitié Est de la France, et toujours positionnées pour alimenter des chaufferies collectives et industrielles. Cogra 48 fait partie de cette fournée et démarre son activité en 1982 en fournissant un combustible local et au coût maîtrisé aux chaufferies des HLM et de l’hôpital de Mende. Jusqu’à la fin du 20e siècle, ce sont ainsi une douzaine d’entreprises qui seront actives sur le marché encore confidentiel du granulé énergétique.

Une place particulière dans la filière française du granulé de bois

Pour Cogra 48, la démarche de sa création est venue de la difficulté des scieurs de Lozère à valoriser la sciure et les chutes de leurs sciages, et de l’idée de Bernard Chapon, qui travaille alors dans la scierie familiale, de produire du granulé combustible à partir de cette ressource.

Sachant qu’à cette époque, aucun particulier ne connaît ce combustible, c’est bien plus tard, convaincu par les performances du granulé de bois, que Bernard Chapon décide de proposer ce combustible aux particuliers. Cogra devient importateur exclusif des poêles nord-américains Harman, alors que les premiers poêles à granulés viennent seulement de faire leur apparition en France. Bernard Chapon présentera ces produits publiquement pour la première fois au salon Bois Énergie de 1998 à Lons-le-Saunier. Et même si à cette période, le prix des énergies a rebaissé, c’est un succès, car personne n’a jamais pu profiter auparavant du confort d’un poêle automatique à bois !

Equipements commercialisés par Cogra

Et pour élargir son offre aux particuliers, par des solutions de chauffage central cette fois, Cogra endossera également le rôle de grossiste-conseil à l’échelle régionale (Lozère, Haute-Loire, Aveyron) pour la distribution des chaudières autrichiennes à granulés Fröling.

De 11 000 à 200 000 tonnes de capacité annuelle en 20 ans

La première usine de l’entreprise, mise en service à Mende en 1982, disposait d’une seule presse et d’une capacité de production de 12 000 tonnes. Avec cette production qui peut nous paraître aujourd’hui, si ce n’est ridicule, tout au moins réduite, durant les toutes premières années de ce siècle, alors que la consommation française de granulés de bois avait chuté et que la plupart des protagonistes avaient déposé les armes devant l’autel de l’énergie bon marché, Cogra tenait bon et assurait alors à elle seule une bonne partie de la production du pays. Dans les années qui suivirent, les choses évoluèrent rapidement vers une progression continue et ininterrompue du marché jusqu’à nos jours, avec une production qui a dépassé les deux millions de tonnes en 2021.

Dès 2001, pour accompagner le frémissement d’un marché qui s’orientait désormais vers le chauffage domestique, Cogra construisait un site logistique couvert sur les hauteurs de Mende pour le stockage du granulé en vrac et en sac, mais aussi de poêles, de chaudières, de pièces détachées et de pièces de fumisterie, plus un espace de formation pour les installateurs. En 2004, avec sa propre gamme de poêles, Cogra introduisait le concept de poêle à circuit de combustion étanche et développa en partenariat avec le fabricant de conduits Poujoulat, une technologie aujourd’hui largement répandue en France et gage de sécurité.

Cogra a mis en place de fortes capacités de stockage sur ses sites de production ainsi qu’à Mende, photo Cogra

2005 est l’année de l’envolée du marché des poêles grâce aux aides apportées par l’État français, sous forme notamment de crédit d’impôt, dans le but de renouveler le parc d’appareils de chauffage domestique au bois par des appareils performants. Cogra, qui sentait la tendance depuis quelques années, inaugure alors en 2006 son deuxième site de production de granulés à Craponne-sur-Arzon en Haute-Loire, avec une capacité de production supplémentaire de 50 000 tonnes.

Le site de production de Sévérac d’Aveyron, photo Cogra

Palette au détail, photo Cogra

Persuadé du grand avenir du granulé de bois, convaincu que son développement n’en était encore qu’à ses débuts, fort de son expérience, et pour se donner les moyens de poursuivre le développement de Cogra de manière ambitieuse, Bernard Chapon introduit l’entreprise en bourse avec succès en 2011. S’ensuivra en 2013, la fermeture du site historique de production de Mende, après plus de trente années de bons et loyaux services, et l’ouverture simultanée de l’usine de Sévérac-le-Château (devenue Sévérac d’Aveyron en 2016), avec une configuration similaire au site de Craponne mais avec une presse supplémentaire, lui procurant une capacité à 125 000 tonnes par an.

Et tout récemment, en 2020, l’entreprise construisait une seconde usine sur le site de Craponne, ce qui lui permet de porter aujourd’hui, en 2022, sa capacité totale de production au-delà des 200 000 tonnes par an, après la montée en puissance de ce dernier site. Les trois sites sont certifiés DINplus et emploient à ce jour 70 salariés.

Frédéric Douard

Voir également cette animation sur le processus de fabrication de Cogra : 


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