Pas de panique, le granulé de bois affiche un fort capital de développement en France
En ce début d’hiver 2021-22, dans le contexte de demande accrue sur les combustibles bois, une demande dopée par la forte montée du prix des combustibles fossiles, rappelons que la production française de granulé de bois augmente très régulièrement chaque année et sans interruption depuis 2003. Elle est passée de 30 000 tonnes en 2003 à près de 1,8 millions de tonnes en 2020 (Voir l’atlas Bioénergie International 2021). D’ici à 2023, le cap des deux millions de tonnes sera dépassé et la filière française de fabrication de granulés de bois restera autosuffisante pour couvrir le marché national de ce combustible renouvelable.
La matière première du granulé est largement constituée de résidus de la transformation du bois. La forte croissance actuelle de la demande en bois de construction a dynamisé l’activité des scieries qui génèrent donc plus de sciures et de chutes pouvant être transformées en granulé. Parallèlement, la filière a à sa disposition de grandes quantités de bois feuillus, bois d’éclaircies ou coupes d’amélioration, qui n’ont pas de débouché. Parallèlement, les autres industries consommatrices de bois de qualité non sciable utilisent de plus en plus de bois recyclé pour la fabrication de panneaux et de papier et carton recyclé pour la production de pâte. La ressource en matières premières est donc importante, à hauteur de plusieurs millions de tonnes par an.
Par ailleurs, la politique publique d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments conduira progressivement à une meilleure isolation thermique, et donc à des consommations unitaire plus faibles, ce qui permettra de chauffer plus de monde avec la même quantité de granulés.
Concernant la variations des prix, celui du granulé oscille chaque année entre les tarifs d’été et ceux de pleine saison de chauffe. Ceci est destiné à étaler les livraisons de manière à lisser la demande. Cela permet aussi de stocker chez les clients, en leur accordant un tarif préférentiel. Au delà de cela, même lors des pics de demande comme actuellement, les variations des prix moyens observées depuis 20 ans restent très modérées en comparaison de celles de toutes les autres énergies.
Frédéric Douard