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2024 : analyse d’une sortie de crise pour les consommateurs de granulés de bois

L’utilisation du bois comme combustible a historiquement constitué une solution simple et abordable pour se chauffer. Avant les solutions modernes actuelles, elle constituait aussi parfois une solution peu confortable et contraignante en termes de manutention et de présence. En 1973-74, à la suite d’une guerre dont on connaît une réminiscence en ce moment-même, l’approvisionnement en énergies fossiles a subi sa première crise de l’histoire. À partir de cette date, en France et en Europe, des personnes innovantes et dynamiques ont recherché des solutions alternatives à l’utilisation de ces combustibles fossiles et hyper-concentrés entre quelques mains. Elles ont notamment recherché des solutions renouvelables, universellement réparties et accessibles au plus grand nombre. Le granulé de bois fait partie de ces solutions apparues à cette époque et son utilisation n’a eu de cesse de croître au bénéfice du développement de technologies modernes et variées.

Cinquante années plus tard, avec le granulé de bois, une part grandissante de la population française a la chance de bénéficier d’une solution pratique, efficace, renouvelable, écologique et qui, en presque cinq décennies, n’a pas vu son prix flamber une seule fois ! Mais, il y a deux ans exactement, une autre guerre plongeait la planète dans une nouvelle crise énergétique, poussant des millions de particuliers en Europe à se ruer en même temps sur le bois-énergie, énergie refuge, et sur le granulé en particulier. Il faut noter que ce phénomène avait déjà pris naissance à la fin de l’été 2021 avec la reprise post-covid qui avait commencé à faire monter sensiblement le prix des énergies. Puis avec l’invasion de l’Ukraine, pris de panique au vu de la montée inédite des prix du gaz et de l’électricité, les consommateurs européens ont fait bondir encore plus fortement la demande en granulés. Dans le même temps, ces hostilités stoppaient brutalement les exportations ukrainiennes et russes de granulés, privant l’Europe de trois millions de tonnes de combustible pour l’hiver à venir. Aucun secteur d’activité ne peut rester serein face à une demande si brutale, presque catastrophique. Les prix sont donc, pour la première fois de l’histoire de la filière du granulé de bois, montés à des sommets jusque-là inimaginables, des prix tout aussi inimaginables que ceux que le gaz, le pétrole et l’électricité ont atteint durant la même période. Aujourd’hui, au printemps 2024, les prix sont revenus à des niveaux rationnels et l’on peut en tirer trois enseignements.

Tout d’abord, à l’attention des consommateurs, et en particulier pour ceux que les comportements irrationnels ont submergés et qui se retrouvent aujourd’hui avec des surstocks encombrants, il faut souligner avec force, qu’à l’occasion de cette crise désormais derrière nous, la filière du granulé de bois a fait la démonstration de sa capacité à répondre à une demande massive du marché, même lorsque celle-ci est brutale, imprévisible et que le prix du MWh électrique est à 1 000 € sur le marché. En effet, absolument personne n’a manqué de granulés depuis deux ans ! Pour cela, les producteurs ont redoublé d’efforts pour produire au maximum de leurs capacités et les distributeurs ont géré ce qu’ils avaient avec parcimonie et intelligence pour satisfaire tous les leurs clients.

Ensuite au niveau des prix de marché, il faut préciser qu’avec l’inflation générée durant la crise, on ne reviendra pas, sauf récession à venir, au niveau des prix d’avant-crise.

Enfin, il faut aussi reconnaître un bienfait à cette crise, sur la solidité financière des producteurs de granulés, et donc pour l’avenir même de la filière. La montée générale des prix des énergies a en effet a permis d’effectuer un ajustement inédit entre les prix de production et les prix de vente. En effet, depuis les origines de la filière, les marges de production avaient toujours été contraintes pour des questions de compétitivité par rapport aux autres énergies, ce qui n’est plus le cas. La filière s’en trouve donc renforcée dans son positionnement économique, tout en maintenant un combustible toujours très compétitif pour les consommateurs par rapport aux autres énergies.

Frédéric Douard




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