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Les chaudières à granulés victimes de la crise énergétique et bientôt du manque de soutien

Chargement d’une chaudière individuelle à pellets, photo GF Services

Les chiffres 2023 de la rénovation énergétique en France ne sont pas bons  : baisse des ventes de pompes à chaleur, baisse du nombre de chantiers soutenus par l’ANAH et baisse vertigineuse de 74% des ventes de chaudières à granulés de bois avec moins de 10 000 pièces vendues. La chaudière à granulés de bois payent au prix fort l’envolée des cours du granulé depuis l’été 2022, mais aussi leur retour très timide à la normale en 2023. Ce contre-coup risque de peser lourd dans le développement de cette filière dont les chiffres de croissance étaient pourtant très bons et sans faiblir depuis 2005. Ajoutons à cela la décision du gouvernement français de mettre un grand coup de frein aux aides de MaPrimeRénov’ à partir du premier avril 2024 pour les chaudières domestiques à bois et l’avenir questionne pour cette branche high tech de la première énergie renouvelable de France !

Pour Thomas Perrissin, vice-président du Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse, « la chaudière à bois (granulés, bûches, bois déchiquetés) est l’une des deux seules solutions disponibles pour sortir des énergies fossiles avec la pompe à chaleur. Il précise que dans plus de 90 % des cas, la chaudière à bois est installée en substitution d’une chaudière à fioul. Et il ajoute : il faut soutenir les deux solutions et laisser à chacun, accompagné des professionnels du bâtiment, le soin de choisir la plus adaptée à son habitat et sa localisation ».

Thomas Perrissin complète : « le bois-énergie est la première énergie renouvelable de France, elle est présente localement partout sur le territoire, au plus proche des acteurs de la filière bois qui ont besoin de cette valorisation de leurs coproduits pour rester compétitifs. Il n’y a pas de filière bois construction sans bois-énergie. De plus, le bois-énergie est l’énergie du pouvoir d’achat : elle est presque de trois fois moins chère que l’électricité, alors que cette dernière bénéficie encore d’un coûteux bouclier tarifaire. »

Dans ce contexte, le Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse appelle le gouvernement français à revenir sur la baisse de 30% de MaPrimeRénov’ sur les chaudières bois. Ajoutons que parallèlement, pour faire revenir les porteurs de projets de rénovation énergétique vers le granulé de bois, il faut que très rapidement les prix de vente de ce biocombustible reviennent à des valeurs normales. Notons enfin que les autres combustibles bois, plaquettes et bûches, moins soumis aux coûts de l’énergie que le granulé, moins soumis aux cours mondiaux également, n’ont quant à eux pas connus en France de flambée des prix spéctaculaire durant l’épisode post-covid 19 et guerre en Ukraine.

Frédéric Douard




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