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Mettons à profit le temps de la pandémie pour améliorer son habitat avec un chauffage à bois

Sécurité d’approvisionnement et protection du climat, le chauffage au bois a la cote, photo Christoph Rutschmann

Depuis un an, les choses ont fortement changé. Nous sommes devenus des travailleurs à domicile, avons annulé tous nos voyages et passé des mois sans manger au restaurant. Cette situation a permis aux européens de mettre de côté involontairement beaucoup d’argent. Qu’en faire ? Comme les gens passent nettement plus de temps chez eux, ils sont nombreux à investir dans leur habitat comme remède à la déprime mais aussi pour l’avenir et la transition écologique.

Au cours de l’année passée, tous ceux qui ont la possibilité d’aménager leur domicile à volonté se sont plus souvent penchés sur la qualité de vie dans leur propre demeure. Ils ont repris conscience de besoins de rénovation maintes fois reportés, par exemple la vieille cheminée ouverte, inutilisée depuis fort longtemps. La chaleur douillette d’un beau feu de bois a gagné en attractivité. Un assainissement de l’installation réinstaure un feu de bois embelli, plus propre et plus sûr dans la pièce à vivre. Les poêliers-fumistes ont perçu cette demande tout comme les autres secteurs des énergies renouvelables : le besoin accru de sécurité d’approvisionnement et de fiabilité, renforcé par la crise, a sensiblement stimulé les ventes du secteur de l’énergie solaire et du bois. La chaleur issue des forêts régionales et l’électricité solaire fournie par le propre toit sont garants d’une qualité de vivre sûre et confortable.

Pensez à l’avenir, chauffez au bois

Un petit sondage effectué chez les poêliers-fumistes en Suisse romande et alémanique confirme cette tendance. César Sandoz, poêlier implanté à Cugy dans le canton de Fribourg considère l’année 2020 comme une année record. Ses ventes ont enregistré une augmentation à deux chiffres… et il n’est pas le seul. Michael Rüegg, chef de vente chez Rüegg Cheminée Schweiz, confirme :

« 2020 a été une bonne année – voire excellente – pour le secteur des chauffages d’habitat. Lorsque les gens passent plus de temps chez eux, ils veulent s’y sentir à l’aise. Remplacer les vieux poêles par des installations conformes à l’état de la technique a un impact positif aussi pour l’environnement. En effet, les émissions de fines provoquées par les chauffages au bois – souvent discutées, surtout en hiver – s’en trouvent réduites. Lorsqu’ils sont produits et vendus par des fournisseurs sérieux, les poêles et cheminées modernes répondent facilement aux exigences rigoureuses prescrites par l’ordonnance sur la protection de l’air. On peut donc dire que chaque remplacement d’une vieille chaudière d’habitat par une nouvelle installation contribue à résoudre le problème des poussières fines provoqué par le parc d’anciens systèmes.»

César Sandoz, un maître du feu, photo César Cheminées

Corsin Farrér, directeur de l’association des poêliers-fumistes feusuisse, est optimiste :

« Depuis des années, nous avons du mal à recruter une relève professionnelle suffisante. En 2020, nous avons constaté une – certes très légère – inversion de cette tendance : le secteur a su motiver un plus grand nombre d’apprentis à choisir le métier de poêlier que l’année d’avant. Apprendre un métier artisanal créatif et valorisant aux opportunités de carrière intéressantes semble gagner en popularité auprès des jeunes gens. A travers l’utilisation du bois-énergie pour chauffer, les poêliers-fumistes aident leur clientèle à augmenter leur indépendance et à obtenir un approvisionnement énergétique plus sûr. Le confort et la qualité de vivre uniques offerts par un feu de bois sont autant d’atouts additionnels. »

Les nouveaux chauffages au bois: bons pour le bien-être, la forêt et le climat

Le cours des affaires chez les fournisseurs de bois de chauffage représente un second indicateur fiable pour l’état du marché des chauffages au bois. En 2020, la demande de bûches prêtes à brûler, de plaquettes de scierie et de pellets a sensiblement augmenté dans beaucoup de régions suisses. Dans un contexte de marché extrêmement difficile, il s’agit d’une tendance réjouissante pour les propriétaires de forêts et entreprises forestières. Le bois-énergie est en voie de devenir un segment d’activité de plus en plus important pour l’industrie. Sans les débouchés offerts par cette ressource indigène, de nombreuses zones auraient beaucoup de mal à assurer une gestion forestière correcte.

Nous sommes donc dans une situation où le rapport fondamental entre cause et effet se révèle de façon inattendue: un virus invisible provoque une grande souffrance et opère un changement profond sur notre quotidien. Les situations que nous sommes tout à coup contraints de gérer fait surgir en nous la capacité profondément ancrée de penser et d’agir de manière positive, constructive et innovante en période difficile… et par là d’exercer une influence positive sur notre environnement direct, plus proche et aussi plus éloigné. Nous avons réalisé que nous pouvons contribuer à la conservation durable de nos moyens de subsistance en nous concentrant sur nos ressources locales ou régionales et avons ainsi donné un nouvel élan aux ventes de chaudières au bois. La satisfaction, le confort et la sécurité que nous pourrons en tirer vont – nous l’espérons – éviter que le boom ne redevienne un feu de paille.

Christoph Rutschmann – info@holzenergie.ch




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