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Consultation publique sur l’abaissement du facteur de conversion de l’énergie finale en énergie primaire de l’électricité

Production électrique aux alentours de Nogent-sur-Seine, photo Samuel Douard

Dans le cadre de la modification du mode de calcul du diagnostic de performance énergétique pour les habitations et le tertiaire, ainsi que de celui des audits énergétiques, et qui entrera en vigueur au 1er janvier 2026, le gouvernement français a lancé en catimini une courte consultation de trois semaines, du 15 juillet au 5 août 2025 en pleine période de congés…., sur son projet de diminution du facteur de conversion énergie finale / énergie primaire de l’électricité, de 2,3 à 1,9, annoncé le 9 juillet 2025, une valeur par défaut autorisée au niveau européen mais qui ne reflète pas la réalité scientifique en France. Si cette mesure était adoptée, elle accentuerait encore une distorsion de concurrence déjà en place en France en faveur de l’électricité au détriment du bois-énergie et du solaire thermique, s’indigne Hervé Le Horgne, directeur général d’Hargassner France.

Pour rappel, le rendement d’une chaudière à vapeur utilisée pour produire de l’électricité se situe, selon les filières, en moyenne autour d’un 1/3, un peu moins pour le nucléaire, un peu plus de pour le gaz. Cette chaudière peut fonctionner au pétrole, au gaz ou à l’uranium, des énergies toutes importées et qui pèsent donc sur la balance commerciale du pays. En réalité, le facteur de conversion de l’électricité serait donc plutôt supérieur à 100/33 = 3 en prenant pas compte les pertes de distribution estimées à 10% en moyenne par Enedis, et même si ce coefficient évolue à la baisse au fur et à mesure que la parte d’électricité renouvelable augmente dans le mix français.

Lors de la mise en place de ces facteurs de conversion, le gouvernement de l’époque avait retenu 2,58, malgré les critiques déjà existantes. Un autre gouvernement l’a baissé à 2,3 quelques années plus tard déjà pour favoriser encore le chauffage électrique alors en perte de vitesse. Dans la pratique, cela veut dire qu’aujourd’hui, la consommation d’un kWh d’électricité compte pour une dépense d’énergie primaire de 2,3 kWh. L’actuel gouvernement souhaite maintenant le descendre à 1,9 … mais alors pourquoi pas encore moins puisque ce chiffre n’est plus du tout connecté à la réalité scientifique et technique, tempête Hervé Le Horgne ?

Abaisser encore ce facteur, ce serait encore plus privilégier l’usage de l’électricité dans la transition énergétique au détriment de toutes les sources d’énergies thermiques renouvelables disponibles en France. Ce serait réitérer le tout électrique de la fin du vingtième siècle malgré le coût prohibitif de ce vecteur énergétique dont l’usage devrait être concentré sur les applications non thermiques. Ce serait commettre une faute stratégique et économique pour le pays en plaçant tous les oeufs dans ce seul panier. Il serait inversement plus juste de le ramener à sa valeur scientifique réelle.

>> Participer à la consultation publique portant sur le projet d’arrêté modifiant le facteur de conversion de l’énergie finale en énergie primaire de l’électricité relatif au diagnostic de performance énergétique

Frédéric Douard




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